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Après la découverte des ossements du petit Emile, « les recherches dureront le temps qu’il sera nécessaire », affirment les gendarmes

Deux jours après la découverte d’ossements du petit Emile, des dizaines d’enquêteurs passaient au crible lundi 1er avril, les environs du hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), là où le garçonnet de 2 ans et demi avait disparu en juillet 2023.
« Les recherches dureront le temps qu’il sera nécessaire », a averti lors d’une conférence de presse au Vernet le colonel Pierre-Yves Bardy, commandant du groupement de gendarmerie des Alpes-de-Haute-Provence, chargé de sécuriser le secteur où travaillent les experts de terrain, dont des anthropologues et des maîtres-chiens : « Il faut éviter que des randonneurs ou d’autres personnes viennent polluer le site. » « C’est un travail extrêmement fin, pointu, c’est pour cela qu’on fait venir les meilleurs, ceux qui ont l’expertise la plus haute au niveau international », a insisté le gendarme.
Pour faciliter ces recherches, le minuscule bourg de vingt-cinq habitants est à nouveau coupé du monde, au moins pour la semaine, comme l’a décidé un arrêté municipal. Une barrière placée au milieu de l’unique route qui part du village du Vernet pour mener au hameau du Haut-Vernet en bloque l’accès, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Seuls plusieurs camions de gendarmes sont passés, depuis 7 h 30.
Si les ossements ont été retrouvés, l’enquête, elle, est loin d’être terminée. « On n’est pas certains de découvrir la cause ou les circonstances de la mort », a prévenu la porte-parole de la gendarmerie, Marie-Laure Pezant, sur Franceinfo, lundi matin : « On a une partie des ossements, on n’aura peut-être pas tous les éléments pour définir les circonstances du décès. »
Seuls quelques ossements, dont le crâne de l’enfant de 2 ans et demi, avaient été retrouvés par une randonneuse samedi, non loin du hameau, entre Digne-les-Bains et Gap. « Dans une zone en pleine nature, escarpée et pas toujours facile d’accès » qui avait pourtant été inspectée « plusieurs fois » depuis juillet, a précisé Mme Pezant, en reconnaissant qu’il existe « une chance infime » que les enquêteurs soient passés à côté du corps lors des battues de cet été.
L’objectif sera de déterminer scientifiquement si le corps se trouvait bien à cet endroit dès la disparition de l’enfant : « Quand vous avez un corps déposé, vous avez des éléments dans le sol qui permettent de savoir que le corps a séjourné un certain temps sur ce sol », a ainsi expliqué la porte-parole de la gendarmerie.
Les anthropologues vont « essayer d’identifier si ces ossements étaient sur place ou s’ils ont pu être ramenés par une personne, un animal, ou bien les conditions météo ». Ces experts vont travailler de concert sur le terrain avec certains de leurs collègues de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), pendant que les analyses criminalistiques sur les ossements vont, elles, se poursuivre dans les laboratoires de l’institut à Pontoise, en banlieue parisienne.
Ils bénéficient également de l’appui de deux équipes du centre national cynophile de Gramat (Lot), avec « des chiens spécialisés dans la recherche de restes humains », a précisé le colonel Bardy. L’enquête s’annonce « complexe », avait insisté dimanche le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon. « Le mystère se déplace, mais on est toujours dans le mystère », a résumé le maire du Vernet, François Balique.
Quelques jours plus tôt, jeudi 28 mars, une mise en situation, sorte de reconstitution des faits, avait d’ailleurs eu lieu au Haut-Vernet. Lors de celle-ci, dix-sept personnes avaient été convoquées, dont toutes celles présentes le jour de la disparition d’Emile, pour tenter de déterminer avec précision leurs faits et gestes.

Le Monde avec AFP
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