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La France sanctionne 28 colons israéliens extrémistes coupables de « violences contre des civils palestiniens en Cisjordanie »

Après les Etats-Unis et le Royaume-Uni, la France a annoncé, mardi 13 février, son intention de fermer ses frontières à vingt-huit colons extrémistes israéliens coupables de « violences contre des civils palestiniens en Cisjordanie ». La mesure prend la forme d’une « interdiction administrative de territoire » susceptible d’empêcher ces ressortissants étrangers d’entrer en France « lorsque [leur] présence constitue un danger grave », en raison de leurs prises de position ou de leurs actes. La liste des individus visés par cette décision n’a pas été rendue publique. Elle compterait, d’après nos informations, des personnes déjà condamnées par la justice israélienne ainsi que d’autres, connues pour avoir commis des violences sans avoir été condamnées, ou avoir prononcé des discours de haine.
Avant Paris, Washington avait sanctionné quatre personnes le 2 février, suivi par Londres, lundi. « Les colons extrémistes, en prenant pour cible et en attaquant des civils palestiniens, compromettent la sécurité et la stabilité tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens », a alors commenté le ministre des affaires étrangères britannique, David Cameron, incitant la diplomatie française à accélérer quelque peu la manœuvre.
A la différence des Etats-Unis et du Royaume-Uni, la France s’abstient à ce jour de geler les éventuels avoirs sur son territoire des personnes visées – une telle approche impliquant le ministère des finances aurait demandé de nouveaux délais, alors que ces individus n’ont pas la nationalité française et ont donc peu de chance de disposer de comptes en France.
« L’idée est avant tout d’envoyer un message, cette décision est la conséquence logique de ce que l’ont dit sur la colonisation et les colons extrémistes », observe une source diplomatique. « La France réaffirme sa condamnation ferme de ces violences inadmissibles. Comme nous l’avons affirmé à de nombreuses reprises, il est de la responsabilité des autorités israéliennes d’y mettre fin et de poursuivre leurs auteurs », ont indiqué les autorités françaises dans un communiqué conjoint des ministères des affaires étrangères et de l’intérieur : « La colonisation est illégale en droit international et doit cesser. Sa poursuite est incompatible avec la création d’un Etat palestinien viable, qui est la seule solution pour qu’Israéliens et Palestiniens puissent vivre, côte à côte, en paix et en sécurité. »
Si ce genre de sanction avait été envisagé de longue date, bien avant la guerre dans la bande de Gaza après les attaques terroristes du 7 octobre, il a fallu attendre le risque d’une escalade incontrôlée dans les territoires occupés pour inciter Paris à joindre les actes à la parole. Selon l’Autorité palestinienne, plus de 380 Palestiniens auraient été tués en Cisjordanie depuis le début des hostilités, essentiellement par l’armée israélienne mais aussi par des colons.
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